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#8 - Au-delà de la proprioception : l'importance du contrôle moteur et de la somatosensation pour une évaluation précise


Gymnaste sur une poutre

Introduction

La revue systématique (1) menée par Michaël Bertrand-Charrette et al, publiée dans la revue BMJ le 6 juillet 2020, traite de l'évaluation du contrôle moteur et de la somatosensation de la cheville.

Le premier objectif de cette revue est de classer les tests souvent décrits comme évaluant la proprioception de la cheville en deux catégories : les tests de contrôle moteur et les tests de somatosensation. Le deuxième objectif est d’analyser ces tests afin de déterminer lesquels sont les plus pertinents à utiliser en fonction de la validité et de la fiabilité de chacun.

 

Méthodologie

Pour réaliser cette revue systématique, deux auteurs indépendants ont analysé et retenu 79 articles. La qualité des études incluses variait de 45 à 100% avec 61% des articles inclus qui atteigne ou dépasse 80%.


Ici, les auteurs utilisent une grille d’évaluation de la qualité des études développé par Law et MacDermid. Pour mieux interpréter les résultats les auteurs les présentent sous cette forme : 80% ou plus correspond à un risque de biais faible, 60 à 80% à un risque modéré et moins de 60% à un risque faible.


Les auteurs ont ensuite réparti les tests dans deux catégories d’évaluation respective et étudiés la fiabilité ainsi que deux types de validité : la validité de groupe connu (équivalente à la validité propre du test) et la validité convergente (équivalente à l’évaluation d’une corrélation potentielle entre deux tests).

 


Résultats concernant la répartition des tests

Afin d’aider les kinésithérapeutes à mieux utiliser ces tests et à comprendre les déficits qu’ils analysent, les auteurs ont réparti huit tests en deux catégories :

liste de tests

Ici, le choix des auteurs est arbitraire car nous ne disposons pas de données pour comprendre l'affiliation de chaque test à sa catégorie respective.



Résultats concernant l’évaluation du contrôle moteur

SEBT

Pour le contrôle moteur, le SEBT a montré la meilleure fiabilité parmi l’ensemble des tests inclus ainsi que la meilleure validité de groupe connu. En effet, la distance de portée est retrouvée inférieure dans le groupe instable dans 16 articles sur 21. Les directions postéromédiale et antérieure sont les plus discriminantes. En pratique clinique, il est donc recommandé d’analyser ces directions en priorité.

La corrélation retrouvée comme étant la plus importante est entre le SEBT et le TPPM, avec une forte corrélation pour la direction postéromédiale et une corrélation modérée pour les directions antéromédiale et médiale. En pratique clinique, la comparaison de ces deux tests chez un même patient peut s’avérer intéressante pour croiser les données.


Ici, en vue des résultats, les auteurs considèrent qu’il existe des preuves dites « solide » concernant la capacité de ce test à faire la différence entre des chevilles stables et instables.



Résultats concernant l’évaluation de la somatosensation

Concernant les tests de somatosensation, le TPPM et JPS ont montré une validité et une fiabilité suffisamment élevée pour être utilisés afin d’évaluer cette capacité spécifique de la cheville. En vue des résultats les auteurs préconisent d’effectuer le test JPS de manière passive afin d’optimiser la validité et la fiabilité.

Ici, en vue des résultats, les auteurs considèrent qu’il existe des preuves dites « modérée » concernant la capacité de ce test à faire la différence entre des chevilles stables et instables.

 


Résultats concernant l’évaluation des autres tests étudiés

Les autres tests étudiés n’ont pas présenté une fiabilité et une validité suffisantes, ou les données disponibles ne sont pas assez nombreuses pour les considérer comme suffisamment discriminants.

 


Conclusion

Cette revue fournit des informations pour les kinésithérapeutes sur les tests les plus pertinents pour évaluer le contrôle moteur et la somatosensation de la cheville. Le SEBT, particulièrement dans ses directions postéromédiale et antérieure, ainsi que les tests TPPM et JPS pour la somatosensation, sont identifiés comme les plus fiables et valides. Ces tests permettent une évaluation plus précise des déficits et aident à élaborer des plans de traitement adaptés pour les patients présentant une instabilité de la cheville.


Dans cette revue, les auteurs définissent un test comme pertinent pour évaluer une catégorie spécifique (le contrôle moteur ou la somatosensation) en fonction de s’il se révèle positif ou négatif chez des sujets avec une cheville instable. Cependant, cette approche soulève une question sur la pertinence clinique : le critère de jugement (contrôle moteur ou somatosensation) est-il vraiment bien représenté par le seul caractère instable de la cheville ? Cela suggère un possible manque de lien direct entre ce que les auteurs souhaitent évaluer et le critère choisi, ce qui pourrait réduire la pertinence des conclusions pour la pratique clinique.

Cette revue confirme l'observation selon laquelle une cheville instable peut être associée à un déficit de contrôle moteur ou de somatosensation (si on suppose que les tests choisis évaluent ces fonctions physiologiques). Cependant, elle ne permet pas de déterminer si ces tests sont efficaces pour évaluer spécifiquement le contrôle moteur ou la somatosensation.



Rédaction : Loic David


Bibliographie

 


Capture d'écran de l'article source

1.         Bertrand-Charette M, Dambreville C, Bouyer LJ, et al

Systematic review of motor control and somatosensation assessment tests for the ankle

BMJ Open Sport & Exercise Medicine 2020;6:e000685. doi: 10.1136/bmjsem-2019-000685 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7342858/

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