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#3 - Le syndrome fémoropatellaire (SFP), et si c’était autre chose ?

Dernière mise à jour : 16 févr.



Genou

La revue narrative (1) de Anne Kuwabara et Michael Fredericson publiée dans le "Current Reviews in Musculoskeletal Medicine" en juin 2021 présente un modèle de raisonnement permettant le diagnostic différentiel de la douleur antérieur de genou associé à une surutilisation, autre que le syndrome fémoropatellaire (SFP).

L’objectif de cette revue est de permettre aux thérapeutes de préciser l’exactitude de leur diagnostic et de ne pas systématiquement conclure à un SFP devant une douleur antérieure de genou.

 

Dans celle-ci, les blessures avec implication systématique, traumatologique et pédiatrique ne seront pas prises en compte.


Ici, les auteurs ne présentant pas ces pathologies, il faut s’assurer au préalable d’avoir éliminé des potentiels drapeaux rouges.

 

Les auteurs décrivent un modèle de raisonnement patho-anatomique en 4 couches, de la plus superficielle à la plus profonde :

1.       Tissus mous.

2.       Appareil extenseur.

3.       Intra-capsulaire/Extra-synovial.

4.       Intra-articulaire.

Ici, pour une meilleure compréhension, seront retenues les informations présentées dans la revue narrative en 2 catégories : celles retrouvées à l’anamnèse et à l’examen clinique.

 

1.       Tissus mous : la bursite

À l’anamnèse, on retrouve une notion de microtraumatisme chronique. Régulièrement lors de travail nécessitant de s’agenouiller ou la pratique d’un sport avec usage répétitif des genoux (exemple : le vélo).

 

À l’examen clinique, on retrouve une chaleur au niveau du site de la bourse. Selon les auteurs, il faut considérer un différentiel de température par rapport au côté controlatéral de 2,2° en faveur d’une bursite septique avec une forte spécificité et sensibilité (94% et 100% respectivement).

 

2.       Appareil extenseur : la tendinopathie rotulienne

À l’anamnèse, on retrouve une notion de surcharge mécanique. Ce tableau clinique peut se présenter lors de la pratique de sport de saut à fort impact tel que les volleyeurs et les basketteurs (avec 45% et 32% de prévalence respectivement).

La topographie de la douleur sera décrite par le patient au pôle distal de la rotule.

 

À l’examen clinique, on peut utiliser un test palpatoire en chaîne ouverte, sera observé une sensibilité à la palpation distale de la patella lors de l’extension, mais diminuée lors de la flexion.

Il est également possible de réaliser un test de contraction en chaîne fermée, le test sera positif s’il reproduit les symptômes dans les 30 premiers degrés de genoux en squat unipodal.

 

2.        Appareil extenseur : la tendinopathie quadricipitale

À l’anamnèse, on retrouve une présentation similaire à la tendinopathie rotulienne avec une mauvaise gestion du stress mécanique. Cependant, la localisation de la douleur sera différente avec des symptômes au niveau du bord supérieur de la rotule, particulièrement en flexion « profonde ».

 

Ici, aucun test clinique n’est présenté, les indices retrouvés lors de l’histoire de la maladie associé à la différentiation de la tendinopathie rotulienne par la topographie de la douleur permet le diagnostic.

 

 

3.       Intra-capsulaire/ extra-synovial : syndrome de conflit des coussinets adipeux

À l’anamnèse, la douleur sera localisée par le patient au bord inférieur de la rotule, d’autres indices seront alors nécessaires pour la différencier de la tendinopathie rotulienne.

La typologie des symptômes sera décrite comme une « douleur » ou une « brûlure ». Celle-ci sera également décrite par le patient comme « profonde ».

L’apparition de la douleur peut être décrite par le patient lors de l’extension complète ou dynamique avec parfois une sensation de grincement. Les patients peuvent aussi décrire un soulagement debout, en hyperextension.

 

À l’examen clinique, le test de Hoffa peut être utilisé. Cependant, selon les auteurs, ce test n’est pas assez spécifique, notamment dans le cas de tendinopathie rotulienne où il est possible d’obtenir un faux positif.

Néanmoins, le fait de ne pas retrouver de reproduction de symptôme lors de la mise en charge avec contraction excentrique peut nous aider à différencier le syndrome de conflit des coussinets adipeux de la tendinopathie rotulienne.

 

4.       Intra-articulaire : syndrome des plicas

À l’anamnèse, sera retrouvée la présence d’un évènement qui rendrait inflammatoire les plicas. Cet évènement peut être un traumatisme, une surutilisation ou une poussée de croissance.

La présence de facteurs de risques peut également nous guider dans le diagnostic comme : un mauvais tonus du quadriceps, un déséquilibre musculaire, un mauvais cheminement rotulien, la présence d’un hématome, le diabète et la présence d’une arthropathie inflammatoire.

 

La localisation des symptômes sera décrite par le patient comme une douleur antérieure de genou localisée à la plica affectée (le plus souvent médiale). Une notion de claquement à l’intérieur du genou pendant le mouvement peut également être rapportée.

De plus, le patient rapportera un déclenchement de sa douleur en flexion prolongée ou lors de flexion extension répétitive.

 

À l’examen clinique, une sensibilité à la palpation sera observée. L’articulation peut être légèrement enflée et raide. Deux tests cliniques peuvent nous guider dans le diagnostic : le test de Stutter et le test de Hughston.

 

Rédacteur : DAVID Loic




Article d'origine

Kuwabara A, Fredericson M. Narrative: Review of Anterior Knee Pain Differential Diagnosis (Other than Patellofemoral Pain). Curr Rev Musculoskelet Med. 5 avr 2021;14(3):232‑8.



 

Pour aller plus loin :


Première partie du consensus de l’International Patellofemoral Research Retreat permettant de trouver les informations nécessaires au diagnostic du SFP (tant à l’anamnèse qu’à l’examen clinique).


Formation Evaluation et traitement des douleurs fémoro-patellaires avec Joachim Van-Cant https://www.srp-formations.com/event-details/evaluation-et-traitement-des-douleurs-femoro-patellaires-3


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